Que d’orgueil, que d’ego, que de nombrilisme,
à étaler ainsi sa prose sur la voie publique.
J’envie celui, qui sereinement
verse ses pensées, ses humeurs et ses émotions,
retiré au fond d’une cave, ou bien loin du monde.
Il écrit, il dessine, il peint, il sculpte un nouveau visage,
celui de Narcisse assis à la plage qui ne voudrait regarder
son reflet dans la vague de l’océan s’échouant à ses pieds.
Mais il nous faut quand même partager pour exister, donner pour recevoir,
aimer pour être aimé, parfois haï. Oui, c’est cela la Vie.
J’ai beau essayer de cultiver l’humilité, de m’abaisser, de me rendre tout petit.
De ce qui me ronge de l’intérieur, ce qui me dévore, ce qui m’affaiblit,
je n’arrive en réalité, qu’à le rendre plus fort, plus grand et parfois criant :
« Ah, Ah, je t’ai bien eu, toi qui croyais dominer, je domine toujours,
lorsque tu ne veux plus exister, lorsque tu ne veux plus te faire voir, lorsque tu crois m'avoir effacé. »
Alors, il me faut accepter cet égo surdimensionné, et le rendre adapté à la réalité,
la mienne, bien sur, mais celle des autres certainement, ne pas empiéter et écouter ;
Alors j’entendrai d’ici les rires sardoniques de mes ennemis intimes qui auront la parole belle de dire haut et fort: « Mais comment, toi qui veut être humble, oses tu ainsi te montrer ? »
Je leur dirai qu’un égo effacé ne vaut rien face à celui qui sait le gérer pour construire, bâtir et aider le pauvre, l’affamé et l’abandonné. Que celui qui croit exister en ne disant rien, en ne faisant rien, en n’affirmant rien a plus de défauts qu’à l’aune du Monde.
Car comment bâtir et avancer, chercher et innover s’il n’y a pas de feu sacré ?
Mais la sagesse est de ne rien attendre de ce qui est donné, ne pas dépendre du regard, sur sa branche perché, du renard toujours avide de vous prendre et de ne rien vous apporter.
Val - Août 2012